Termes & dénominations

Termes/Denominations

LE TILLEUL

place du tilleulClairement désigné "Le Sorbier"(1827). Le tilleul est représenté sous la forme de "Tillote"(1827)
Le terme germanique (Heiss) jeune hêtre, apparaît dans le "Hesquin"(1624) ou le "Hessequin" en 1827.

Au moyen âge, les parcelles ou lopins de terre, étaient souvent délimités par des haies ou (haye) d'arbres fruitiers sauvages, comme "La haye aux cerisiers"(1827),"La haye aux pruniers" (1827).
Le terme de haie entre dans la composition de nombreux lieux-dits en Lorraine.
Généralement les champs, parcelles et pâquis, étaient délimités par ces barrières végétales permanentes, en même temps elles formaient un obstacle.

Un terme plus obscur à définir, est le poirier. Ces lieux-dits ne se trouvent pas aux environs des maisons et vergers du village, mais désignent des endroits précis en pleine campagne, et sont tous contigus aux anciens chemins. Plusieurs éminents spécialistes en toponymie,émettent le rapport entre le terme de poirier et celui de pierre.

En ancien français, poirier se disait (périer), et en dialecte Lorrain (péri),ou en patois (pwéri).
Les "Poiriers" jalonnaient les anciens chemins et n'étaient soit disant que d'anciennes bornes militaires, qui disparurent au moyen âge.

Sur le ban de notre village, plusieurs de ces poiriers sont signalés, mais assez espacés, ce qui correspond bien à une distance, mais trop réduite, sachant qu'une lieue gauloise avait l'équivalence de 2km200.

"Le Blanc Poirier" (1827),  "Certelles Poirier le Renard" (1827), "Le Rond Poirier"(1827), "Poirier haut percher"(1827).
Dans certaines régions, différents indices permettent de préciser qu'il s'agit, plus souvent de pierres que d'arbres fruitiers ou d'autres choses.

A Metz est cité (la rue du haut poirier), et dans l'Oise, (le poirier excommunié), est un menhir antique.

LA FORÊT

La forêt est désignée sous le terme de "Biostel", qui est originaire du germanique (buschzforêt).  "La corne du Biostel"(1827) Corn dérivé du pré latin, désigne un escarpement d'une forêt. Ici, il s'agit de la pointe d'un bois.
"Le Breuil"(1827), qu'on retrouve dans la France entière sauf dans le sud est. Originaire des environs du 12ème siècle pour nommer un petit bois entouré de haies. Une appellation assez récente du 18ème siècle, "La forêt Royale". (1734).

L'EAU

On retrouve l’eau avec les termes tel que "les étangs" (1827) qui est la réserve permanente du moulin de Malsange."Le trou du Conroye"(1624) désigne la vallée du Conroy.

"La Fontaine de Cokasse" vient du bruit enchanteur de l’eau. Exemple de francisation extrême d’un nom germanique; (Pfuhl qui signifie mare) francisé en poule ou poêle, "Dessus de Poêle" (1827).
A Boulange et Aumetz se trouvent la même dénomination."La Fontaine de Pierre" est une désignation simple à interpréter.

CHEMINS, VOIES

De nombreux lieux-dits s’appliquent aux voies de communications telles que "La voye de Bollingen" (1624) ou plus tard "La voye de Boullange, voye d'avril"(1690).

Les sentiers sont désignés par les: "Le chemin aboutissant sur le pré"(1827).
"Le chemin d'Amelange" (1690) menait vers ce village disparu aux environs de 1420 pendant la guerre de cent ans  (1)
Nous trouvons aussi "Sur le grand chemin"(1690) ici, il pourrait s'agir d'une voie antique."Sur le grand chemin de la fontaine de pierre" (1724), partait du lavoir existant et se dirigeait vers la fontaine de pierre, qui se situait au bas du chemin d'Amelange. Un lieu ou il semblerait qu'il y ait eu des constructions, "La ruelle".

Autres noms issus de la féodalité,et désignés par des unités de mesures, ou par le prix de location d'une parcelle de terre, qui était le plus souvent propriété du clergé et du seigneur, et ce jusqu'à la révolution de 1789.

Une parcelle interdite aux serfs, étaient "Le Bamboix"(1827) comme le "Bambux" à Aumetz, et le "Bambuch" à Audun-le-Tiche. Ce terme tire son origine du verbe(Bannir).
On retrouve aussi les corvées féodales avec: "La Courvée de l'épine". Le premier terme comme dans de nombreux villages, rappelle la "corvée" due au seigneur, et l'épine (l'aubépine).

Au pays haut et au pays Messin, tout arbrisseau qui portait des piquants, est appelé "épine",cependant ce nom se porte le plus souvent à l'aubépine ou "bianche pène" et au prunellier, la "neurepène" = l'épine noire.
Une haie d'épine protégeait les emblavures de la corvée en arrêtant le troupeau communal, ou un canton de terres arables, que se réservait le seigneur.

Propriétés du clergé: "La pièce Vénérable"(1697), et "La Hayes du Prêtre"(1827), le "Bois Failly" (1785), appartenait au Sieur et sa famille: Les De Failly, seigneur de Lommerange du 16ème au 17ème siècle. Cette forêt fut vendue lors de la révolution.

L'évocation des cultures, est prédominante dans de nombreux cas ou l'état des champs et prés. Ces terres sont dénommées parfois par le nom ou la profession du propriétaire ou de l'exploitant.

Le lin et le chanvre étant la base de l'habillement, on les retrouve dans "La "Chenevière" et "Les Chenevières des Vastes Vaux"(1623). Le "Champ au navets" démontre la culture de ce légume, "Le Champ aux oies" (1827),doit sans contestation son nom à l'élevage de volatiles, en général on les parquait aussi à cause des dégâts causés aux prés et pâquis. C'est un pâturage où l'eau était abondante et ce, encore de nos jours.

La profession est désignée, par "Le pré du Tisserand"(1827), de même que "Le champ Marchal"(1827), qui était (Marchal=Maréchal ferrant)
Le nom du propriétaire est précisé par "Le pré Jacques Granjean" (1827)

Nombreux sont les termes se rapportant aux mesures et surfaces "Le Meix de la Tille"(1624), terme féodal,(tille ou teille) est le nom vulgaire donné à l'écorce du chanvre. En priorité le toponyme. (tille) caractérise d'abord une parcelle de terre allongée, autrefois ensemencée en chanvre (l'ancêtre de la chenevière).
La tille valait 15 ares. Le meix, était toujours situé près de la maison toujours clos, et il s'oppose nettement au jardin d'agrément.

(1) Arch.Dept.Metz. série H.3462/3


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