Début octobre 2008, les travaux effectués dans la ruelle de l'église à l'occasion de la pose de la citerne de fuel de l'église de Lommerange mettaient au jour un sarcophage monoxyle anthropomorphe
La première vision de la chose trouvée aurait pu faire penser à un abreuvoir taillé dans un tronc d'arbre hors le fait que la cavité creusée avec des outils rudimentaires comportait un logement céphalique faisant immanquablement penser, même à un profane, à ces tombes anthropomorphes de l'abbaye de Montmajour photographiées en novembre 1955 par Lucien Clergue et publiées dans l'opuscule « La nuit de la terre ».
Le tronc d'arbre trouvéà Lommerange était creusé de la même manière.
Long de deux mètres dix environ et large d'une soixantaine de centimètres, ce tronc présentait un évidement profond qui occupait la majeure partie de sa surface. En bout de cet évidement principal, un creusement bien plus étroit et moins profond, faisait lien entre l'évidement principal et une cavité que l'on n'aurait pas façonnée différemment si elle avait dû correspondre à une cavité céphalique.
Marie-Paule Seilly, archéologue à la Direction Régionale des Affaires Culturelles avait fait emmener la découverte de Lommerange au dépôt archéologique de la Drac à Scy-Chazelles pour y mener les investigations susceptibles de corroborer ou d'anéantir les espoirs nourris par ceux qui auraient aimé avoir affaire à une découverte significative à défaut d'exceptionnelle.
Une découverte exceptionnelle.
A l'issue de son court séjour à Scy-Chazelles, la trouvaille lommerangeoise avait pris la direction de Grenoble pour y être nettoyée, datée, traitée et se voir offrir tous les bains et traitements nécessaires à sa conservation.
A Grenoble, pendant de longs mois, elle a été choyée par les professionnels d'Arc-Nucleart, un groupement d'intérêt public à but culturel liéà l'Etat, au Commissariat à l'Energie Atomique et à la ville de Grenoble. Un GIP ayant pour mission la conservation et la restauration des objets en matériaux organiques et leur traitement.
ARC-Nucléart a appliqué le traitement adaptéà ce sarcophage. Ce conditionnement a consistéà appliquer un traitement appelé PEG-lyophilisation comportant une imprégnation de l'objet humide par une solution de polyéthylène-glycol suivie d'un séchage par lyophilisation.
En parallèle, les historiens se sont employés à analyser les nombreuses traces d'outils ayant servi à tailler cette pièce de chêne et constaté la présence d'ossements (de nature indéterminée).
Ayant fait l'objet d'une datation au carbone 14, le sarcophage de Lommerange remonte au 9ème siècle.
Cette pièce exceptionnelle de plus de mille ans présente un intérêt évident pour le musée thionvillois et Bruno Touveron, directeur du patrimoine de la ville de Thionville, qui intègrent ainsi, en leurs murs une pièce extrêmement rare puisque l'on ne compte que trois sarcophages de cette époque et en cet état sur toute la France.
Par convention, la ville de Thionville, la Communauté d'agglomération Portes de France-Thionville et la commune de Lommerange, ont accepté le dépôt de ce sarcophage parmi les collections thionvilloises.
La restauration du sarcophage a bénéficié d'un double financement de la part de la Ville (9 500 €) et de l'Etat (4 000 €).
Vous pouvez visionner un reportage vidéo sur le sarcophage ICI