Dimanche après-midi, Lommerange recevait Fameck Es 2. Un match qui ne pouvait poser problème que de par les craintes nourries à l’égard de l’équipe accueillie. Le match se déroulait le plus sereinement possible, les visiteurs l’emportant sur le score de 3 buts à 2. Sans anicroche et sans problème.
On se rendait compte que la réputation de l’équipe accueillie qui s’était conduite de manière exemplaire était surfaite, de toute évidence.
Lors de la rentrée aux vestiaires, un joueur de Fameck discutait si véhémentement avec un de ses collègues qu’il faisait sourire un sexagénaire lommerangeois présent au bord de la main courante.
S’apercevant de ce «sourire mauvais», le Fameckois se lançait dans une diatribe virulente à l’encontre de l’auteur du «sourire violent» et de son voisin, étranger à ce conflit de regards.
Ils essuyaient une bordée de gentillesses les qualifiant de F.. de P.., non dans le sens de «Frontistes pour la Démocratie et le Progrès», on s’en doute, mais plus prosaïquement de fils de femmes de mauvaise vie, une expression devenue plus couramment utilisée que le bonjour ou le bonsoir.
Ces insultes ne lui suffisant pas, il leur proposait d’aller s’occuper de leur mère de la manière la plus misérable qui soit.
Subjugués par une telle éloquence, les deux lommerangeois restaient bouche bée. Jusqu’au passage des arbitres du match, au nombre de trois renforcés par l’observateur principal, auxquels ils demandaient s’il était normal de se faire traiter de F... de P... et de se voir inviter à rendre hommage à sa mère selon la triple initiale d’un groupe de Seine Saint Denis bien connu.
Agressés par cette question, les quatre compères répliquaient vertement en faisant comprendre qu’ils n’en avaient rien à cirer, ce genre de récrimination étant à formuler devant le délégué de l’équipe. Une fonction ignorée des deux spectateurs occasionnels de ce match qui s’abstiendront désormais de se déplacer ou viendront au match avec le règlement du district en cinq volumes.
Moralité: Renvoyés à leur invitation d’inceste, ces deux spectateurs regrettent que le comportement d’un individu ait pu jeter le discrédit, en quelques secondes, sur le comportement exemplaire de toute une équipe pendant les deux fois 45 minutes d’un match.
Ils remercient les coéquipiers de ce goujat, probablement en grande souffrance, qui se sont excusés en ses lieux et place.
Ils remercient le responsable de l’équipe de Fameck, venu s’inquiéter des propos tenus et venu assurer que des sanctions seraient prises.
Carton rouge en contrepartie pour le staff policier officiel du match qui s’est débiné.
