Oiseau sans doute le plus connu des villageois, l’hirondelle voit son existence conditionnée par la présence de boue avec laquelle elle fait son nid. Malheureusement trottoirs et routes sont aujourd’hui goudronnés et la boue se raréfie. Avec la sécheresse qui supprime les flaques d’eau sur les chemins, la boue est aujourd’hui omni-absente mettant en danger la pérennité de cette espèce dans nos villages. Sur l’usoir de la ferme située face à l’église de Lommerange, un orage de peu d’importance avait laissé quelques traces d’eau dans un creux du terrain.
Cet endroit a vite été adopté par les hirondelles du voisinage comme abreuvoir et lieu d’approvisionnement en boue. Et, c’est par dizaines qu’elles volètent en cet endroit, nécessité faisant loi, peu effarouchées par les voitures qui passent sur la route toute proche.
Mais la sécheresse persistant, ce petit trou d’eau a eu tôt fait de s’assécher pour le plus grand désespoir des arondes qui continuaient pourtant à le survoler comme si elles voulaient faire comprendre aux humains qu’il était indispensable à leur survie.
Ce message a très vite été perçu et compris par les riverains qui ont compensé les insuffisances du ciel en jetant quotidiennement quelques seaux d’eau pour entretenir artificiellement la petite mare. Et depuis, tous les jours que Dieu fait, on peut assister à un ballet aérien incessant de ces virtuoses du ciel qui n’hésitent pas à faire une pause sur ce havre de vie de moins d’un mètre carré pour s’y approvisionner en eau et en limon humide.
Si le genre humain est cause de beaucoup d’ennuis pour dame nature, dans le cas présent, il faut dire un grand merci à ceux qui ont compris le désarroi de ces hirondelles et qui, au travers d’un petit geste quotidien, leur permettront peut-être de passer sans trop de souffrances le cap d’une sécheresse désastreuse pour les espèces animales, pour les cultures et pour la nature en général.