Le 7 novembre 2019, à l’âge de 39 ans, Rémy Urbanski s’en est allé sans prévenir, laissant ses proches et ses amis abasourdis par l’injuste cruauté d’un destin que personne ne pressentait.
Rémy était né le 30 juillet 1980 à Algrange. Il avait passé la majeure partie de son existence à Lommerange et ne s’était éloigné de sa commune de cœur que pour les besoins de son parcours professionnel. Il y était revenu il y a plus d’un an.
Il était l’heureux papa d’un petit Paul dont il assurait l’éducation avec sa compagne Marie Courtois.
Il était le fils de Jean et de Marie-Claire Urbanski bien connus dans la localité, son père y assurant la fonction de premier adjoint.
Rémy Urbanski repose au funérarium de Tucquegnieux.
Les obsèques de Rémy Urbanski seront célébrées le samedi 16 novembre 2019 à 10 h 30, en l’église paroissiale Saint Léger L’inhumation se fera au cimetière communal.
A son fils Paul, à sa compagne Marie, à ses parents, beaux-parents, à son frère ainsi qu’à toute sa famille, nous présentons nos sincères condoléances.
De la part de ses amis de Lommerange…
Rémy était né en 1980. Il avait d’abord fréquenté les copains et copines de sa classe d’âge : Aurélien, Philippe, Hélène, Jean-François, Christophe auxquels ne manquaient pas de se mêler des aînés de 1978 comme Jérôme, Michel et Florent ou de 1977 comme Olive et Céline ou des cadets de 1981 comme John, Thierry, Sébastien, Marie-Fleur ou Olivier. Et bien d’autres dont il serait difficile d’établir une liste exhaustive.
Avec le temps, sa constellation relationnelle s’est étendue. On s’est fréquenté autour du club de football dont Rémy a fait partie de 1996 à 2009. On s’est fréquenté en couples.
Et soudain, l’absence surgit. Cette absence qui permet de découvrir l’intensité de l’amitié ou de ses ravages. Cette absence qui nous apprend ce que l’on a perdu et qui nous manque. Cette absence qui a inspiré ces quelques mots à l’un de ses amis cités ci-dessus.
« On se demande si c'est réel, comme si d'un coup d'un seul, le temps s'arrêtait pour partager notre désarroi commun.
Je crois que même moi j'ai été surpris par ce flot de larmes qui s'abattait sur mes joues. Incontrôlables, elles accompagnaient de spasmes ma tristesse.
De suite j'ai vu ton visage qui apparaissait, celui de mon copain d'enfance, de mon pote de nos vadrouilles à travers les rues du village.
On en a fait des bêtises ensemble. A en faire flipper nos parents qui ne nous retrouvaient plus le soir alors que nous étions cachés à quelques pas de chez nous. Au bout de la rue Jules Ferry, au bois comme j'aimais l'appeler, dissimulés derrière des traverses de chemin de fer empilées les unes sur les autres. On nous appelait, nous ne répondions pas.
On a grandi ensemble, malgré une absence de quelques années dues au métier de mon père.
Mais tu étais toujours làà mon retour. Prêt à m'accompagner dans ces après-midi ou dans ces soirées que nous avons partagées.
Nous n’étions pas les plus sages mais nous n’étions pas les plus mauvais non plus.
Des chenapans aux gueules d'anges qui avaient l'impression de pouvoir gravir des montagnes par la force de leur audace.
On les a écumés les quatre coins de notre village. Du lavoir à la croix, de la place au terrain en passant par la ruelle.
Qu'on était bien à refaire le monde avec nos idées d'adolescents, convaincus qu'on jour nous serions reconnus à notre juste valeur.
Assis sur des agglos à siroter une Kro, on avait l'impression d'exister au travers d’interdits qui avec le recul n'étaient pas si fous que cela.
Peu importe, on aimait s'en convaincre et être ensemble nous faisait du bien.
Il était loin le temps des smartphones et des réseaux. On s'en foutait bien. C’est vrai des fois on s'ennuyait. Souvent on s'ennuyait. On passait des heures à regarder les voitures passer près de notre banc. Celui-ci même où,bêtement, on s’exerçait à cracher entre les deux lattes de bois de l'assise sans les toucher.
Pas nés Facebook, Snapchat et Insta à l’époque. Nous c'était belote chez le Neneuil, le foot sur la place avec des sacs comme buts ou encore la luge à la moute avec des frippes pas très haute couture.
Mais l'essentiel était ailleurs. Le superficiel de l'apparence d'aujourd'hui était largement supplanté par la simple envie d'être ensemble. Peu importe la façon dont nous étions sapés. Nous on voulait profiter, mais profiter d’être ensemble.
On a grandi, on est resté dans notre village malgré de possibles ouvertures vers d'autres horizons. Le petit village gaulois qu'est Lommerange nous obligeait presque à vivre enclavés. On devait se sentir en sécurité entre nous. Et on en a profité mon ami. Les soirées au Saint Hubert, au terrain, chez le Flo, chez toi, chez le Neness, chez le Coco...
On a refait le monde milles fois, on a ri, on a pleuré, on s'est bagarré puis réconcilié, on a bu, trop bu, on s'est serrés dans les bras, on a dragué ensemble, on a joué au foot les dimanches de matches puis au fil des années on s'est éloignés pour vivre notre vie d'adulte, notre métier.
C'est sûr qu'on ne se voyait plus pareil ou autant mais cela on ne le devait qu'à notre impétueuse jeunesse.
La vie d'adulte nous a changés mais certaines réminiscences nous ramènent à nos plus jolis souvenirs d'enfance.
Et mes plus jolis souvenirs d'enfance Rémy, je te les dois un peu. Je ne pourrai plus jamais t'en parler de ces souvenirs. Avais-tu les mêmes ? Je n'en saurai rien non plus.
On est gêné des fois de dire les choses qu'on ressent à nos proches, à nos amis par timidité ou par pudeur.
Le plus dommage, c'est qu'avec le temps, cette gêne se transforme en remords et vient le temps du « j'aurais dû lui dire » car maintenant c'est trop tard.
Moi je te l'ai dit que tu étais mon ami. Peut-être pas assez souvent.
En tout cas, et même si nos vies professionnelles avaient mis de la distance entre nous, tu as toujours eu une place privilégiée dans mon cœur car un ami est sacré et tu faisais partie de ceux-là.
Je ne comprends toujours pas aujourd'hui ce qu'il s'est passé et je ne garderai de toi que ta joie de vivre et ton sourire solaire.
Je perds plus qu'un ami, je perds une partie de mon enfance mais si je baisse un peu les yeux je t'aperçois tout près de mon cœur.
Je n'ai pas envie de te dire de reposer en paix car le repos ça n'a jamais été ton truc et ça me donnerait l'impression de t'abandonner.
Je te dirai juste, à plus tard mon pote... »