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La libération du village.

Soixante-quinze ans après la libération du village, il est intéressant de porter à connaissance le récit de cet évènement qui reprécise, si besoin était, la fin de cette période noire que fut la seconde guerre mondiale pour les habitants de Lommerange.
Dactylographié et daté du 29 avril 1945, ce témoignage avait été adressé au maire de la commune, René André, par la famille d’Albert Goujet, instituteur et secrétaire de mairie de 1946 à 1957, en tant que « document faisant partie de la mémoire du village ».
Sa date de rédaction et de nombreuses références personnelles permettent de l’attribuer sans erreur possible à Lucien Haffenmeyer, instituteur à Lommerange en 1945.

1944 liberation soldats villageois 14« Récit sommaire de la libération de la commune de Lommerange 
Le 1er septembre 1944, les habitants de la commune de Lommerange eurent la grande satisfaction d’applaudir et d’embrasser les premiers alliés.
Hélas, la joie fut de courte durée. Ce n’était qu’une patrouille motorisée qui se retirait après une demi-heure de présence sur le ban communal. Le lendemain, les allemands revinrent occuper de nouveau le ban. Le village fut évacué sur l’ordre de la S.A. (SturmAbteilung – section d’assaut du parti nazi) venue de Thionville et toute la population devait se diriger vers l’Est. Malgré cet ordre, et sur mes conseils et sous ma conduite, nous nous dirigeâmes vers l’Ouest, oh !, pas bien loin, dans une centrale électrique de la Ligne Maginot (actuellement sur le site du Poney-Club de Marlea).
Femmes et enfants furent casés dans de bons abris bétonnés, le bétail parqué autour sous la surveillance de quelques vieillards du village. J’installai un tour de garde au village pour les hommes et réglai la question du ravitaillement. Tout allait pour le mieux. Nous assistâmes au bombardement des villages voisins et des emplacements d’artillerie ennemie sur notre ban.
Le 9 septembre, au matin, tout était calme. Nous remontâmes au village constatant la fuite de nos agresseurs et oppresseurs. Ils s’étaient retirés vers la vallée de la Fentsch, laissant la route de la Lorraine ouverte aux libérateurs. Notre village fut probablement le premier des villages libérés en Lorraine…sic…
Grande fut notre joie, mais notre libération fut une journée de deuil pour notre village. Les soldats libérateurs se montrèrent à l’horizon mais se firent précéder d’une dizaine de coups d’obus(1), endommageant plusieurs maisons, dont l’école, blessant ma femme, mon fils (2) et un ouvrier polonais, tuant net un jeune homme de 24 ans(3). La perte du gros bétail fut de 8 vaches laitières.
Les premiers moments de stupeur et de douleur passés, le village se ranima et, petit à petit, ses habitants pavoisèrent.
Le 10 septembre, sur toutes les maisons, des drapeaux cachés durant quatre années flottèrent fièrement au vent d’ouest…libérateur.
Hélas, l’école et la mairie étaient inhabitables. Je pus me loger avec ma famille dans une maison vide du village. L’obus avait éclaté dans la salle d’école, arrachant volets, fenêtres et mur de façade, déchiquetant tout le mobilier (armoires, bancs, pupitre, bibliothèque et tout le matériel scolaire communal et personnel. Plus de violon (4), plus de machine àécrire, plus de livres, plus rien qu’un amas de débris de bois et de pierres, du papier déchiré…. Tout ce que j’avais pu sauver et cacher pendant quatre ans était anéanti.
Mais, cela ne fait rien… Avec courage nous nous sommes mis au travail dans une salle de classe du village(5), comme nous avons pu, ayant pour devise :

  " France, à toi notre travail, à toi notre amour."

1944 liberation soldats villageois 5

 
1 – Les Américains occupaient la ferme du Sart et avaient donc, une excellente vision du village et de sa rue principale (actuellement rue Joffre) qu’ils avaient en enfilade. Les tirs d’obus auraient pu être déclenchés par une méprise. Il se dit que ce qui déclencha le tir des Américains, « c’est la vue de casques allemands, portés non pas par des allemands, mais par des jeunes du village qui faisaient les hurluberlus (sic) ».
2 – André Haffenmeyer néà Lommerange le 29 novembre 1930 et décédéà Lorquin le 14 août 2017.
3 – Albert Morby
4 – Lucien Haffenmeyer était un violoniste averti qui n’hésitait pas à faire démonstration de son art en classe.
5 – La salle qui fit office de salle de classe était la salle de bal du café Lacolombe.


Mairie de Lommerange

14 rue Maréchal Joffre
57650 LOMMERANGE
03.82.84.81.48

Horaire de la Mairie:

  • Mardi de 10 h 00 à 11 h 00
  • Mercredi de 14 h 00 à 16 h 00
  • Vendredi de 17 h 00 à 19 h 00

Horaire du Secrétariat :

  • Mardi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 00 à 17 h 00
  • Mercredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 00 à 17 h 00
  • Vendredi de 13 h 00 à 19 h 00
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