Délicats, les auteurs de ce énième dépôt sauvage effectué sur la plate-forme faisant face au monument des Fusillés du Conroy.
Sans doute des personnes qui doivent habiter une commune où l’on ramasse les déchets ménagers, le tri sélectif et les encombrants, où l’on a la chance d’avoir une déchetterie, mais dont l’incommensurable inadaptation sociale a fait oublier l’adresse de cette dernière ou la date du jour de ramassage hebdomadaire.
Ils n’ont cure de la santé du ruisseau du Conroy. Car, si la plate-forme s’agrandit avec les dépôts successifs qui y sont effectués, le Conroy souffre et recule.
On s’interroge de savoir si, face à une telle indifférence, il ne faudrait pas se résoudre à des remèdes percutants et dissuasifs. Il serait vain d’y croire encore. Plusieurs plaintes avec nom ou plaque d’immatriculation des auteurs de dépôts sont restées lettre-morte.
Dans la graduation des incivilités qui, pour la plupart sont des délits avantageusement requalifiés, peut-être qu’un dépôt sauvage est considéré comme faisant partie des moindres maux. Ce qui incite à méditer ce proverbe russe : « Où le Tsar a des dartres, la gale n’est pas une maladie ».