Le bûcher avait été dressé en haut de la rue Emile Zola en face du terrain de sports. Constitué pour l’essentiel de bois de palette très sec, ce bûcher, que l’on appelait autrefois « bûle » en référence à l’origine latine du mot, a été alluméà 23 heures.
Cette fête de la Saint Jean a bénéficié d’un très beau temps et d’une affluence plus que conséquente en raison des circonstances. On se rappellera que le bûcher déjà achevé deux jours plus tôt avait été allumé le jeudi soir par un pyromane anonyme, réduisant le projet du football-club et les efforts de ceux qui l’avaient monté, à un tas de cendres.
Plutôt que de jeter le gant, la présidente du football-club avait préféré relever le défi. Le vendredi soir, elle avait lancéà la population un appel fournir de quoi reconstituer un bûcher et à se rassembler en nombre pour procéder à son montage. Un appel très largement entendu puisque le samedi soir, un bûcher aussi imposant que le précédent était en place.
La journée a ainsi pu se dérouler conformément au programme initial. Au grand désappointement, on peut le supposer, de celui qui avait tenté de contrecarrer l’animation du football-club.
Avec ce bûcher, l’association s’est située dans le respect de la tradition locale de la Saint Jean qui autorise à se remémorer les bons moments passés autour du bûcher du Foyer des Jeunes, il y a vingt ou trente ans, sur les hauteurs de la Croix Thomas.
Comme à cette époque, le temps particulièrement clément a incité les plus vaillants des présents à terminer la nuit autour du tas de braises. Par conviction festive plus que par souci d’enfreindre les préceptes de Saint Eloi qui, au VII ème siècle, voyant dans la célébration des feux solsticiaux une persistance du paganisme, avait intimé : « Que nul chrétien ne mette sa confiance dans les bûchers. Qu’aucun de vous ne célèbre le solstice, en la fête de la Saint Jean, par des danses, des paroles et des chants diaboliques. »