Après le centre d’apprentissage de la mine, Carlo Strappazzon avait commencé sa carrière à 18 ans en tant que polyvalent à la mine de Havange (dont l’entrée était située rue Jean Burger à Fontoy).
Par la suite, il s’était orienté vers d’autres jobs dans les travaux publics et industriels et notamment ceux ayant trait au dynamitage dans les carrières et dans les sociétés sidérurgiques. Sans oublier ses déplacements en Nouvelle-Calédonie ou ses interventions sur certains fleurons tels que le tunnel de la Manche, la Bibliothèque de France ou encore le Stade de France.
Aujourd’hui âgé de 76 ans, il s’est senti obligé de réaliser une plaque- mémoire comportant les noms des mineurs décédés à la mine, qu’il avait personnellement connus à l’exception de deux ou trois. Une liste non exhaustive, certes, mais une série de noms qui réactivent des émotions fortes dont la première et la plus vive relative à l’accident du mineur s’appelant Martino, en 1951, croit-il se souvenir.
A cette occasion, il avait dû garder les enfants de la famille du tué pour permettre aux adultes d’aller à l’enterrement. Il était alors âgé de 10-11 ans. Un souvenir indélébile gravé dans son cœur et dans sa mémoire.
L’initiative de Carlo Strappazzon est à rapprocher d’une dette d’amitié que « ceux qui sont en haut » lui ont demandé d’honorer, précise-t-il.
Les noms ont été apposés sur une plaque d’acier inoxydable fournie gracieusement par une entreprise locale et gravée tout aussi gracieusement par une PME thionvilloise.
Elle a été mise en place par Carlo Strappazzon, lui-même, au pied de la statue du mineur érigée à l’initiative d’Hervé Ferber sur le rond-point du Super-U, et qui fut inaugurée le 18 juin 2016.