On en voit des milliers dans le ciel. Mais de loin, rarement de près, tant leur approche s'avère difficile.
Dans la semaine, à Lommerange, un groupe conséquent de ces grues cendrées s'est posé dans les champs situés derrière la chapelle où, d'année en année, elles ont pris l'habitude de faire halte.
Attentives au moindre bruit et au moindre mouvement, elles n'en ont pas moins attendu de se voir figées sur la pellicule avant que de reprendre leur route "dans une envolée de moineaux".
En s’inspirant de Guy de Maupassant, on pourrait résumer ainsi l’image que l’on a de ces grands oiseaux marqueurs de saisons :
« Voilà qu’à l’horizon s’élève une clameur ;
Elle approche, elle vient, c’est la tribu des grues.
Ainsi qu’un trait lancé, toutes, le cou tendu,
Allant toujours plus vite en leur vol éperdu,
Passent, fouettant le vent de leur aile sifflante.
Le guide qui conduit ces pèlerins des airs
Delà les océans, les bois et les déserts,
Comme pour exciter leur allure trop lente,
De moment en moment jette son cri perçant.
Comme un double ruban la caravane ondoie,
Bruit étrangement, et par le ciel déploie
Son grand triangle ailé qui va s’élargissant. »