Il y a huit ans, la traversée de la RD 58, entre Lommerange et Fontoy, par les crapauds en période de migration avait amené beaucoup de monde à se mobiliser pour leur protection. Le Conseil Général de la Moselle s’était montré réceptif et sensible aux arguments avancés en acceptant la pose de toute une série de crapauducs dans le cadre des travaux de recalibrage de la RD 58 qui s’étaient déroulés de juin à septembre 2005.
On peut aujourd’hui mesurer l’intérêt de cet aménagement. Contrariés dans leur migration printanière par un temps et des températures plutôt rudes, les crapauds enamourés ont tardivement quitté la forêt et entrepris la traversée de la RD 58 pour se rendre vers les fonds humides allant de l’étang des Prairettes aux prairies situées sous le pont de l’autoroute.
Sur la partie lommerangeoise de la RD 58 on peut voir, entre le karting et l’amorce des crapauducs, de nombreux amphibiens écrasés. Plus loin, sur la portion de route équipée de crapauducs, là où se faisaient écraser des milliers de crapauds avant que ne soit sécurisé leur passage d’un côtéà l’autre de la route, il n’y a pas ou peu de crapauds écrasés, si ce ne sont les rares individus qui utilisent les quelques passerelles couvrant les rigoles dans lesquelles doivent tomber les animaux en migration.
Sur la partie fenschoise de la RD 58, par contre, à partir du pont du Conroy et en allant vers Fontoy, là où il n’y a ni crapauducs ni système de récupération des batraciens, on peut constater que le carnage continue, la route étant jonchée de centaines de crapauds écrasés.
Pour cette migration vers les fonds humides, les crapauducs de Lommerange remplissent pleinement leur rôle comme ils le rempliront pour la remontée des animaux vers la forêt. Ils réparent les dommages que l’homme avait occasionnés à la faune avec la création de la route et l’intensification de la circulation automobile.
Qui s’en plaindra ? Ni les crapauds bénéficiaires de cet aménagement ni les humains soucieux de la préservation de la biodiversité, parmi lesquels ceux qui ont milité, un jour ou l’autre, dans l’association « D’un pont à l’autre », les membres du conseil municipal de l’époque, autant de personnes qui ont été les acteurs déterminants des aménagements consentis par le Département.