Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais, célébrés les 11, 12 et 13 mai, sont associés avec un retour momentané de l’hiver et des gels tardifs.
La tradition populaire attribue, en effet, à ces trois saints, habituellement désignés comme « Saints de Glace », le pouvoir de faire le gel et le mauvais temps.
Il est vrai que, sous nos climats, le mois de mai est une période marquée par des retours de froid avec des températures hivernales succédant à des températures estivales.
Dans le Haut Moyen-Age, pour tenter de conjurer la menace que les caprices météorologiques faisaient courir aux cultures, l’Eglise attribua à certains jours du mois de mai, des saints patrons, les saints de glace, investis d’une mission protectrice « antigel ».
Le premier de ceux-ci, Mamert fut celui qui institua dans le courant du cinquième siècle, les rogations, processions champêtres se déroulant pendant les trois jours précédant l’Ascension, dans le but d’attirer la protection divine sur les récoltes. Le patronage de ces saints ne se révélant pas toujours favorable, ils ont fini par incarner le retour du froid.
Aussi, lors des changements intervenus dans le calendrier de l’église en 1960, l’église catholique romaine décida de remplacer les saints associés aux inquiétudes agricoles, que le Vatican assimilait à une réminiscence de paganisme, par d’autres saints qui n’avaient aucun lien avec ces croyances populaires, à savoir Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande.
Ne parler que des saints de glace les plus célèbres ne devrait pas amener à faire l’impasse sur un quatrième saint ou plus exactement une sainte, « die kalte Sophie » (la froide Sophie), fêtée le 25 mai, dont le culte a été très vivace en Allemagne, en Suisse, en Alsace et en Moselle de langue allemande.
Cette « kalte Sophie » qui a bousculé Saint Urbain, patron des vignerons d’Alsace, représente, dans la tradition populaire, la date limite de gelée tardive et devrait inciter à repousser au-delà du 25 mai, plantations et semis qui craignent le gel.