La Communauté d’Agglomération Portes de France-Thionville a supporté la maîtrise et le poids financier de travaux conséquents qui ont affecté l’église Saint Léger de Lommerange. Parmi les derniers de ceux-ci, le changement du plafond de la nef, la pose d’une isolation thermique, la pose de chemins techniques dans le grenier, d’importants remaniements de toiture. La C.A. n’a pas voulu quitter les lieux sans tenter de redonner sa place dans les parties hautes de l’édifice, à cet animal emblématique de nos campagnes qui a déserté l’édifice cultuel lommerangeois depuis plusieurs années : la chouette effraie. Il y avait, par le passé, des chouettes effraies dans le clocher de Lommerange. Elles en ont disparu il y a plusieurs années sans que l’on ne puisse s’en expliquer la raison.
En liaison avec la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), représentée par MM Jean-Marc Debrycke et Michel Duval, la C.A. a fait poser un nichoir sous le cadran-est du clocher, comme elle l’a déjà fait dans les clochers de Fontoy et d’Elange. Un nichoir comme il en existe aussi à Basse-Rentgen ou à Fameck . En nourrissant l’espoir que la dame blanche revienne élire domicile dans le gîte qui lui a été préparé.
La chouette effraie est une espèce protégée en France depuis 1902 en tant qu’oiseau utile à l’agriculture. Une mesure reconfirmée en 1972 et 1981 par diverses dispositions réglementaires et arrêtés ministériels.
Bien que protégée, cette espèce ne cesse de décliner depuis le 19 ème siècle et plus particulièrement depuis les trois dernières décennies. On évalue à 50 % la part de ces oiseaux qui auraient déjà disparu en Angleterre et en Irlande. Selon la LPO, il ne resterait plus que de 20 000 à 50 000 couples de chouettes – effraie en France.
Dans les principales causes de la raréfaction de ce rapace nocturne, nous trouvons, en premier lieu, le trafic routier. Du fait de leur vol rasant, plusieurs milliers de chouettes meurent chaque année sur les routes victimes de chocs avec les voitures.
Deuxième cause : la modification du milieu de vie inhérente aux remembrements (disparitions des haies boisées, des prairies, etc…) qui perturbe la chouette dans sa recherche de nourriture.
Troisième cause : les pesticides utilisés en agriculture, lesquels, soit empoisonnent les oiseaux, soit diminuent leur fécondité ou peuvent encore avoir des effets néfastes comme entraîner la réduction de l’épaisseur de la coquilles des œufs avec les conséquences que l’on imagine sur les couvées.
En cause également, la sensibilité de l’espèce au froid du fait de la piètre isolation thermique de son plumage et de son incapacitéà trouver de la nourriture en suffisance en cas de neige prolongée. Des causes qui incluent aussi le désir de nos civilisations dites évoluées de vivre dans un monde aseptisé qui ne supporte plus les salissures de ces animaux et calfeutre donc de plus en plus les accès à leurs lieux de reproduction ou de nidification habituels.Dommage pour ces animaux et le genre humain. Il se dit qu’en période de nourrissage de ses petits, une chouette peut, chaque nuit, chasser une quarantaine de petits mammifères (campagnols, musaraignes, souris, taupes) gros insectes et petits oiseaux.
Alors et sans jeu de mot, au diable les nombreuses légendes et histoires spectrales auxquelles les traditions populaires ont autrefois pu mêler les chouettes. Il importe aujourd’hui d’enrayer le déclin de l’espèce alliée des agriculteurs et de tenter d’en avoir une meilleure connaissance. Toute indication relative à la chouette-effraie dans notre région peut être portée à la connaissance de la LPO en téléphonant à Jean-Marc Debrycke au 03 82 54 50 48.