La traversée de la RD 58, entre Lommerange et Fontoy, par les crapauds en période des amours avait amené beaucoup de monde, dans la première décennie des années 2000, à se mobiliser pour leur protection. Le Conseil Général de la Moselle s’était montré réceptif et sensible aux arguments avancés par l’association locale « D’un Pont à l’Autre » et par la municipalité en acceptant la pose de cinq puis de sept crapauducs dans le cadre des travaux de recalibrage de la RD 58 qui s’étaient déroulés de juin à septembre 2005.
Vu le coût de l’investissement consenti, les migrations postérieures à cet aménagement ont été observées avec beaucoup d’attention pour vérifier si les systèmes mis en place s’avéraient efficients. Cette année, la migration a eu lieu fin mars, début avril et on peut, d’ores et déjà, effectuer les constats suivants.
Sur la partie lommerangeoise de la RD 58, on a pu constater, entre le karting et l’amorce des crapauducs, zone de traversée moyennement fréquentée, un nombre important d’amphibiens écrasés. Sur la portion de route équipée de crapauducs, là où se faisaient écraser des milliers de batraciens avant que l’association « D’un Pont à l’Autre » ne s’intéresse à eux et n’organise, pendant des années, après les avoir piégés dans des seaux, leur transfert d’un côtéà l’autre de la route, on constate en cet endroit qu’il n’y a pas ou peu de crapauds écrasés, si ce ne sont les quelques individus qui se sont égarés sur les rares passerelles couvrant la rigole de récupération des crapauducs
Sur la partie fenschoise de la RD 58, par contre, à partir du pont du Conroy et en allant vers Fontoy, là où il n’y a ni crapauducs ni système de récupération des batraciens, on peut constater que le carnage continue. La route étant jonchée de milliers de crapauds écrasés.
Pour cette migration vers les fonds humides, les crapauducs de Lommerange semblent pleinement remplir leur rôle comme ils le remplissent pour la remontée des animaux vers la forêt. Ils réparent les dommages que l’homme avait occasionnés à la faune avec la création de la route et l’intensification de la circulation automobile. Qui s’en plaint ? Ni les crapauds bénéficiaires de cet aménagement ni les humains soucieux de la préservation de leur biotope. Seul regret : ne pas avoir suffisamment plaidé pour une extension de la zone de protection des crapauducs. Mais plaider aurait été une chose. En expliquer la contrepartie financière en eût été une autre.
Subsiste un problème en voie de résolution : une convention déterminant les modalités d’entretien des crapauducs avait été signée entre le Département de la Moselle et l’Association « D’un Pont à l’Autre ». Cette association n’ayant plus d’existence réelle, c’est la commune qui se substituera à elle pour honorer l’engagement pris il y a cinq ans. Des contacts ont été pris par le Maire avec l’Unité Routière Territoriale en ce sens.