Cette trouvaille n'avait pas été la seule raison du déplacement de l'archéologue. Une autre découverte récente l'attendait.
Cette autre découverte était constituée de plusieurs éléments en pierre calcaire trouvés en forêt, le principal de ces éléments étant le tronc d'une statue prolongé de l'amorce des deux cuisses et représentant un personnage dont on pourrait penser qu'il s'agit d'un éphèbe ou d'un apollon.
La plastique de cette sculpture et ses détails laissent pantois d'admiration. Un drapé est jeté sur l'épaule gauche de la sculpture.
La nuque supporte l'extrémité d'une coiffure finissant en torsade. Les muscles pectoraux, abdominaux, dorsaux et fessiers donnent une impression de puissance et de perfection. Cette sculpture respecte le canon esthétique du fait de sa beauté, de l'harmonie de ses formes et des proportions idéales du corps.
Se rajoutent à cette pièce monolithique, un morceau de jambe, le socle de la statue qui supporte un pied, une main refermée sur une tablette, la tête d'un animal fabuleux ainsi que diverses pièces faisant partie, probablement, d'un ensemble unique mis à mal par les siècles.
Les éléments de cette statuaire remarquable ont été trouvés par trois personnes différentes de Neufchef, Knutange et Lommerange. Fragments d'un puzzle, ils auraient pu rester disséminés dans des "collections privées" sans que jamais on ne puisse les rapprocher pour tenter de les assembler. Il a fallu ce coup de pouce du destin pour que les informations relatives à cette découverte se concentrent en un même point, ce qui a autorisé le résultat suivant :
Le socle et le pied s'y trouvant, prolongés d'un élément de jambe, viennent se greffer parfaitement à la cuisse gauche de la statue. Ce qui fait que l'on se trouve face à un ensemble quasiment reconstitué qui fera l'objet d'une restauration par les services compétents avant que d'être très probablement remis au musée de Thionville.
Dans cette attente, cette pièce remarquable qui a suivi, elle-aussi, Mme Seilly à Metz aura peut-être à coeur de nous avouer son âge. Un âge qui la situera probablement à l'époque gallo-romaine.
Ce qui ne manquera pas de réjouir ses inventeurs qui ont préféréà la captation égoïste de pièces rares, leur remise aux services en charge de notre histoire afin qu'elles s'intègrent à un patrimoine collectif, connu de tous et accessible à tous.