C'est donc à l'occasion de travaux menés par la Communauté d'Agglomération Portes de France-Thionville au bénéfice de l'église de Lommerange, en l'occurrence la pose d'une nouvelle citerne à fuel, qu'a été exhumé un tronc de chêne excavé qui eut pu faire penser à un abreuvoir, ne seraient ce l'endroit et la profondeur à laquelle il se trouvait tout autant que le travail de creusement dont il avait fait l'objet.
La fouille destinée à la pose de cette citerne de fuel a été réalisée dans la ruelle séparant le côté nord de l'église d'une rangée de maisons d'habitation.
A un endroit correspondant au point haut du village, situé non loin du cimetière qui ceinturait l'église en son temps. La trouvaille a été effectuée à un mètre cinquante de profondeur et il est à regretter que toutes les règles s'imposant en une telle circonstance n'aient pas été respectées. Elle était parallèle au mur de l'église et donc orientée est-ouest.
La première vision de la chose trouvée fait immanquablement penser, même à un profane, à ces tombes anthropomorphes de l'abbaye de Montmajour photographiées en novembre 1955 par Lucien Clergue et publiées dans l'opuscule "La nuit de la terre".
Le tronc d'arbre trouvéà Lommerange est creusé de la même manière que ne le sont les tombes de Montmajour dans le roc. Long de deux mètres dix environ et large d'une soixantaine de centimètres, ce tronc présente un évidement profond qui occupe la majeure partie de sa surface. En bout de cet évidement principal, un creusement bien plus étroit et moins profond, fait lien entre l'évidement principal et une cavité que l'on n'aurait pas façonnée différemment si elle avait dû correspondre à une cavité céphalique.
Quid de tout cela ? Marie-Paule Seilly, l'archéologue de la Direction Régionale des Affaires Culturelles a fait emmener la découverte de Lommerange (qui s'avèrera sans risque de se tromper ,cercueil, abreuvoir ou sarcophage), au dépôt archéologique de la Drac à Scy-Chazelles pour y mener les investigations susceptibles de corroborer ou d'anéantir les espoirs nourris par ceux qui aimeraient avoir affaire à une découverte significative à défaut d'exceptionnelle.
Petit détail qui fait la différence. Les ossements qui semblaient faire si cruellement défaut étaient bien là. Pas nombreux certes mais bien présents à la base de l'évidement principal. A la place des pieds si la chose trouvée avait pu avoir un jour vocation de sépulture. Quasiment encastrés dans les anfractuosités d'un bois apparemment tailléà l'herminette plutôt qu'à la gouge, un bois dont ils avaient pris la couleur noire.
Affaire à suivre.