Le 30 septembre 1997 avait été le dernier jour de travail de Paulette Sandrolini. Un travail commencéà l’école de Lommerange 39 ans plus tôt, en 1958, et arrêtéà 65 ans.
Cette quarantaine d'années à côtoyer, écouter, consoler les plus petits du village lui avait permis d’approcher et d’appréhender le fond de la personnalité de bien des générations de Lommerangeois, d’en connaître leurs petits secrets, leurs peines et leurs joies.
Elle en avait étanché des larmes et apaisé des gros chagrins.
Plus, peut-être que le facteur ou le curé, elle avait dû être au fait de ce qui se vivait au fond des chaumières. D’une discrétion égale à sa modestie, personne n’avait jamais eu à pâtir d’un quelconque manque de réserve de sa part.
Son parcours professionnel lui avait permis de côtoyer cinq maires, autant, sinon plus, de curés et davantage encore d'instituteurs et d'institutrices.
Deux rendez-vous avaient marqué la fin de sa carrière.
En 1992, elle s’était vu décerner la médaille d’honneur régionale, départementale et communale en récompense de son dévouement au service de notre collectivité. Médaille remise lors du départ d’Eliane Curpain, institutrice.
Le 30 septembre 1997, un hommage appuyé lui avait été rendu pour son départ à la retraite avec des cadeaux à la clé, bien évidemment, et, meilleur hommage qu’on ait pu lui rendre, le rassemblement autour de sa personne d’une trentaine de ses protégés.