Déjà plus d'une feuille sèche parsème les gazons jaunis. Bientôt ! les beaux jours seront finis !
Les hirondelles sur les fils tiennent des conciliabules :
Elles s'assemblent par centaines, se concertant pour le départ. L'une dit : " Oh ! que dans Athènes il fait bon sur le vieux rempart ! " Tous les ans j'y vais et j’y niche »
L'autre : " J'ai ma petite chambre à Smyrne, au plafond d'un café.
Celle-ci : " Voici mon adresse : Rhodes, palais des chevaliers. Chaque hiver, ma tente s'y dresse.
Celle-là : " Je ferai halte car l'âge m'alourdit un peu aux blanches terrasses de Malte.
Une autre : " Qu'on est à l'aise au Caire en haut des minarets !
Avec cris et battements d'ailes, ainsi jasent les hirondelles voyant venir la rouille aux bois.
D’après Théophile Gautier – Chanson d’automne.